Publié par 15h09 Actualités

Financements records: 500 jeunes congolais propulsés

Financement des jeunes entrepreneurs congolais

À Pointe-Noire, la cinquième édition du Forum Horizon Initiative et Créativité vient de s’achever, confirmant son rôle de carrefour d’opportunités pour l’entrepreneuriat local. Sous le regard attentif des autorités et des partenaires, le rendez-vous a surtout marqué une avancée notable en matière de financement.

Le Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement, plus connu sous l’acronyme Figa, a profité de la tribune pour annoncer une enveloppe globale de 63,8 millions de francs CFA destinée à cinq cents entrepreneurs du secteur informel, sélectionnés via son programme de microcrédit Kolisa.

Ce choix d’orienter le soutien vers les activités non encore structurées reflète une stratégie de formalisation progressive, fréquemment présentée par les économistes comme un passage obligé vers une croissance inclusive et durable pour la République du Congo.

Dans le même temps, le ministère des Petites et Moyennes Entreprises a confié dix millions de francs CFA à l’institution de microfinance Microcred afin de renforcer l’accès au crédit pour les créateurs exerçant déjà sous statut formel.

Accompagnement institutionnel et rôle du Figa

Au-delà des transferts monétaires, quatre cents jeunes ont suivi un cycle intensif sur les métiers agro-pastoraux, un secteur que le gouvernement encourage pour réduire la dépendance alimentaire et ouvrir de nouvelles chaînes de valeur à la jeunesse.

Le directeur général du Figa, Barthélémy Makosso, a rappelé que l’organisme agit comme un amortisseur de risques : « Nous assumons une partie des pertes potentielles pour rassurer les banques et libérer les initiatives », a-t-il expliqué en marge des panels.

Cette démarche d’accompagnement sécurisé s’inscrit dans les objectifs énoncés par le Plan national de développement, lequel vise à faire passer la contribution des PME au produit intérieur brut de 40 % à 60 % à l’horizon 2030.

Parce qu’il cible les premiers stades de la chaîne entrepreneuriale, le Figa construit un continuum qui va de la formation de base à la maturation commerciale, tout en mobilisant chambres consulaires et incubateurs privés.

Innovation durable à Pointe-Noire

Le concours piloté conjointement par le Figa et la Chambre de commerce de Pointe-Noire a consacré dix lauréats, avec des subventions oscillant entre 840 000 et 10 000 000 francs CFA, montants calibrés selon la maturité et les besoins en fonds de roulement des projets.

Le prix d’excellence « Le Prince » a distingué trois profils emblématiques d’une économie verte en devenir : Henry Diele, fabricant de pavés issus de déchets plastiques ; Gloire Kouzounguila, créateur de charbons écologiques ; et Séphora Koutoumona, couturière en situation de handicap.

« C’est la consécration d’un travail acharné. Je suis reconnaissant que nos efforts soient récompensés », s’est réjoui Gloire Kouzounguila, soulignant le rôle catalyseur du forum dans la visibilité des start-ups à faible empreinte carbone.

Les observateurs notent que ces solutions locales rejoignent les orientations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, insistant sur la valorisation des déchets et l’inclusion des personnes vivant avec un handicap comme leviers de transformation sociétale.

À l’atelier couture, dix machines flambant neuves ont été attribuées, tandis que les apprenantes en coiffure et maquillage sont reparties avec des kits complets, concrétisant l’approche genre du forum et son ambition de réduire les barrières matérielles chez les jeunes femmes.

Impact social et perspectives

Selon la sociologue Armelle Mvoula, présente dans l’auditoire, le capital injecté sert également de signal institutionnel : « Un franc public attire souvent plusieurs francs privés ; c’est l’effet d’entraînement que nous mesurons déjà sur le terrain », a-t-elle expliqué.

Plusieurs jeunes bénéficiaires interrogés évoquent un changement de regard dans leur entourage : la reconnaissance d’un statut d’entrepreneur légitime, souvent absent chez les porteurs de micro-projets informels, crée des externalités sociales positives comme l’entraide communautaire ou l’embauche de voisins.

Les partenaires du Figa envisagent déjà l’extension du programme Kolisa vers les districts ruraux afin de limiter les migrations internes et de dynamiser les bassins agricoles, objectif aligné sur les priorités du ministère de l’Agriculture.

À l’issue de trois jours d’échanges, la plate-forme FHIC a confirmé son calendrier annuel, promettant de revenir avec des instruments financiers plus diversifiés et un suivi post-financement rigoureux, condition indispensable à la pérennité des projets selon les analystes.

L’écosystème entrepreneurial congolais, soutenu par de tels forums, semble se structurer pas à pas ; les observateurs attendent désormais la mesure d’impact sur l’emploi et la création de valeur, indicateurs clés pour évaluer la durabilité du modèle.

Du côté des institutions financières, plusieurs banques locales ont envoyé des représentants pour observer la qualité des dossiers. Leur présence traduit, selon un conseiller de la Banque postale du Congo, « un climat de confiance grandissant autour des PME grâce à la garantie publique ».

Enfin, les organisateurs ont annoncé la création d’un observatoire indépendant qui compilera données quantitatives et récits de terrain, offrant aux décideurs un tableau précis de l’impact genre, environnemental et économique, étape cruciale pour ajuster les politiques d’appui aux entrepreneurs.

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Étiquettes : , , , , Last modified: 30 août 2025
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