Hydrocarbures : nouveaux contrats stratégiques
Le segment amont de l’économie congolaise a une fois de plus occupé le devant de la scène. Sous l’égide du ministre Bruno Jean Richard Itoua, cinq projets de loi ont été présentés puis validés, entérinant la signature de nouveaux contrats de partage de production pour les permis Likouala II et Ikalou II ainsi que les avenants Haute Mer, Nsoko II et Nanga I. La reconfiguration des intérêts entre la Société nationale des pétroles du Congo, Perenco, Congo REP, TotalEnergies et Trident Energy illustre la volonté gouvernementale de sécuriser la trajectoire de production au-delà de 2040. Les réserves additionnelles annoncées, estimées à cent un millions de barils pour Likouala II et vingt-six millions pour Ikalou II, devront mobiliser plus d’un milliard de dollars de capitaux cumulés. Au-delà des chiffres, ces accords prolongent la stratégie de maximisation de la rente pétrolière tout en maintenant l’attractivité du bassin côtier. L’architecture contractuelle confirme la place centrale de la SNPC comme détenteur de titres, assurant ainsi à l’État un contrôle sur la gouvernance technique et fiscale des champs.
Recherche forestière : cohérence institutionnelle
Le ministre Rigobert Maboundou s’est penché sur un autre poumon de l’économie nationale, celui des forêts. En révisant la loi de 2012 qui avait institué l’Institut national de recherche forestière, le gouvernement met fin à la coexistence juridique entre l’Institut et l’ancienne Unité de recherche sur la productivité des plantations industrielles. Depuis la dissolution du partenaire privé Eucalyptus et Fibres du Congo en 2017, cette dualité freinait la conduite de projets scientifiques et la mobilisation des financements internationaux liés à la durabilité. Le nouveau texte rattache désormais la gestion des forêts plantées à l’Institut, clarifie les compétences et fixe un cadre propice à la captation de programmes climatiques mondiaux. Ce recentrage répond également aux impératifs de la feuille de route nationale en matière d’économie verte et de lutte contre la déforestation, thèmes régulièrement salués par les bailleurs de fonds multilatéraux.
Santé publique : hôpitaux régionaux en gestation
La résilience sanitaire demeure une priorité affichée depuis la pandémie de Covid-19. Le ministre Jean Rosaire Ibara a fait adopter deux projets de loi consacrés à l’érection des hôpitaux généraux de Ouesso et de Sibiti. Ces établissements publics, actuellement en phase de finition, devront offrir des services de cardiologie, de chirurgie, d’obstétrique et de pédiatrie, tout en améliorant la prise en charge des urgences. L’option retenue d’une gouvernance administrative publique garantit l’intégration directe dans le réseau national de référence, gage de soutenabilité financière. Cette extension de l’offre hospitalière s’inscrit dans la logique d’un accès universel aux soins, objectif qui suppose à terme un renforcement corrélatif des filières de formation médicale et des chaînes d’approvisionnement pharmaceutique.
Culture et numérique : le Fespam relancé
Malgré les contraintes budgétaires, le gouvernement a confirmé la tenue, du 19 au 26 juillet, de la douzième édition du Festival panafricain de musique. Sous le thème Musique et enjeux économiques en Afrique à l’ère du numérique, le Fespam ambitionne d’adosser la création artistique à l’écosystème des plateformes de streaming et aux marchés de la propriété intellectuelle. Expositions, symposium international, marché professionnel et performances scéniques composeront une programmation recentrée mais résolument tournée vers les jeunes créateurs. L’initiative est saluée comme un signal d’ouverture diplomatique, le Congo honorant ses engagements vis-à-vis de l’Union africaine et de l’Unesco, tout en misant sur les retombées touristiques induites par la valorisation du patrimoine musical, notamment la rumba congolaise inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité.
Infrastructures sportives : vers une task force nationale
Clôturant les travaux, le président Denis Sassou Nguesso a pointé la dégradation avancée des infrastructures construites pour les Jeux africains de 2015, du campus de Kintélé au complexe sportif de La Concorde. Afin de préserver ces investissements structurants et de relancer la pratique sportive de masse, une task force interministérielle, placée sous l’autorité du Premier ministre, a été instituée. Conçue comme un organe de suivi opérationnel, elle associera Grands travaux, Finances, Défense, Sports, Énergie et Urbanisme dans une démarche transversale. L’objectif est double : restaurer la fonctionnalité des sites existants et définir un modèle de maintenance pérenne, gage de durabilité budgétaire. À moyen terme, cette approche intégrée pourrait servir de matrice pour d’autres équipements publics, illustrant la volonté gouvernementale d’inscrire les grands chantiers dans une gestion du cycle de vie complète.